Sécurité électronique : un label « GPMSE Partenaires de confiance » va voir le jour
Président du Groupement des métiers de la sécurité électronique (GPMSE), Patrick Lanzafame a répondu à nos questions. L’occasion de faire le point sur le dernier congrès annuel du groupement, mais également sur la formation ou l’intégration de l’intelligence artificielle dans les métiers de la sécurité électronique.
Ce qu’il faut retenir de cet article sur le GPMSE :
- un bilan positif de la plateforme de recrutement des opérateurs de télésurveillance
- un label « GPMSE Partenaires de confiance » va être créé
- l’intelligence artificielle (IA) est déjà utilisée dans les métiers de la sécurité électronique
- retour sur le congrès annuel 2025 du GPMSE et projection sur APS 2025
- il s’agit d’une interview avec Patrick Lanzafame, président du GPMSE.
En quoi cette édition 2025 du congrès du GPMSE se différenciait-elle des précédentes ?
Patrick Lanzafame. Pour 2025, nous voulions un congrès bien évidemment avec nos partenaires techniques, mais aussi de grands moments d’échanges entre les participants et de grands sujets transverses comme la résilience et la prise de hauteur au travers d’expériences de personnes d’horizons différents dont l’expérience et le vécu sont des acteurs inspirants.
Le format novateur choisi change complètement l’approche de nos métiers. Cette approche est plus globale et répond notamment à de nouvelles problématiques plus transversales.
Le chef d’entreprise doit penser autrement pour arriver à s’organiser et à gérer l’entreprise. Pour fournir des prestations de sécurité, l’entreprise doit aussi être irréprochable sur les sujets de cybersécurité, de RSE, de datas, moralité…
C’est pour cela que nous développons depuis quelques années des outils qui doivent nous permettre effectivement de nous mesurer sur des compétences émergeantes, compétences indispensables, et facteurs de différenciations pour les clients. L’entreprise de sécurité électronique doit tenir compte de nouveaux enjeux, risques et menaces.
L’un des autres rendez-vous importants de l’année est le salon APS. Quels sont les attentes et les enjeux pour le GPMSE sur cet événement ?
P. L. Le GPMSE œuvre pour conforter l’activité de sécurité électronique. Nous contribuons grâce à nos experts aux tables rondes et ateliers. Nous sommes présents aussi bien sur les sujets techniques que règlementaires.
Nous sommes actuellement le seul syndicat professionnel légitime et reconnu dans la sécurité électronique. Le salon APS est un partenaire médias, que nous apprécions. C’est une vitrine, il assoie également au travers d’évènements la notoriété des activités de sécurité électronique. C’est le rendez-vous de tous les professionnels de la sécurité électronique et des nouvelles technologies.
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En 2024, la plateforme de recrutement des opérateurs de télésurveillance était lancée. Quel est le bilan un an après ?
P. L. Comme toutes les entreprises, nous devons faire face aux problématiques de recrutement. En particulier concernant le recrutement des opérateurs de télésurveillance et de vidéoprotection, pour la simple et bonne raison qu’il s’agit de métiers de niche.
Nous faisons face depuis plusieurs années à un problème d’adéquation entre l’offre et la demande. En effet au-delà de la problématique générale de recrutement, il faut faire face à l’attractivité des métiers qui sont souvent mal connus.
Pour répondre à ce constat, nous avons travaillé avec une start-up, comme annoncé il y a un an, afin de mettre en place une solution nous permettant d’attirer des talents. Le principe étant basé essentiellement sur le profil des personnes associé à une démarche active. Nous avons aujourd’hui une application opérationnelle qui permet de drainer des potentiels.
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Cet outil est plutôt satisfaisant puisque nous avons environ 30% d’offres de recrutement en plus par rapport à des solutions conventionnelles. C’est d’autant plus intéressant que les offres sont en partie qualifiées lorsqu’elles sont présentées au recruteur potentiel.
Nous nous sommes proposés de présenter cette application sur APS et de décliner le sujet du recrutement, afin que les professionnels puissent voir de quelle manière nous travaillons et traitons ce problème de recrutement. C’est un premier pas car nous allons étoffer ce processus. Nous allons nous servir de cet outil pour recruter des alternants et dans d’autres métiers.
Qu’en est-il de l’Indice de maturité cyber (IMC), qui était également au cœur des nouveautés en 2024 ?
P. L. Cela rentre dans une démarche plus large, avec plusieurs briques de compétences. Il y a une « brique cybersécurité », une « brique recrutement », une « brique RSE » prévue pour début 2026, et la « brique RGPD » qui sera opérationnel en fin d’année 2025.
Toutes ces briques de compétences vont nous servir à construire un label que nous appellerons « GPMSE Partenaires de confiance » et qui amènera une caution sur toutes ces thématiques. Nous travaillons avec CNPP, pour qu’un tiers de confiance puisse valider ce processus. L’outil de maturité cyber est aujourd’hui opérationnel.
« Nous utilisons souvent l’IA comme un outil d’optimisation. »
Patrick Lanzafame, président du GPMSE.
Il est de plus en plus question de l’intelligence artificielle (IA) pour les technologies de sûreté. Quel est le point de vue du GPMSE sur le sujet ?
P. L. L’intelligence artificielle est très présente dans les solutions de sécurité électroniques tant sur le plan de la mise en œuvre de matériels que sur les prestations de services.
Pour nous, l’intelligence artificielle n’est pas une finalité. C’est un outil d’amélioration et d’optimisation pour les activités comme la malveillance, le contrôle d’accès, la télésurveillance, la vidéoprotection, la vidéosurveillance.
Nous l’utilisons également pour proposer des prestations de service à valeur ajoutée. Nous utilisons souvent IA comme un outil d’optimisation. La nouveauté est, qu’à partir du moment où nous gérons des bases d’informations, on agrège de l’IA pour fiabiliser, optimiser et améliorer les fonctionnements des matériels ou le processus d’analyse.
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Concernant les nouvelles technologies comme l’intelligence artificielle, qu’est-ce qui est mis en place afin que les opérateurs puissent régulièrement se mettre à jour ?
P. L. Les opérateurs de télésurveillance sont formés avec des programmes réglementaires. Nous avons mis au point une filière de formation de sécurité électronique, qui est pilotée par la profession.
Nous sommes propriétaires de titres professionnels au RNCP (Répertoire national des certifications professionnelles) qui permet de travailler sur les thématiques d’opérateurs de télésurveillance et de vidéoprotection.
Nous continuerons de dispenser des certifications métiers et des outils tels que la cybersécurité ou l’intelligence artificielle, qui doivent nous permettre d’amener de la valeur ajoutée sur la prestation d’installation ou de service.
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Enfin, quelles sont les nouveautés pour le GPMSE dans les mois à venir ?
P. L. Nous travaillons aujourd’hui sur de nouveaux enjeux. Dans la prospective, le GPMSE contribue d’une manière significative au fonctionnement opérationnel du Cnaps (Conseil national des activités privées de sécurité).
Nos experts sont présents dans la plupart des organisations du régulateur comme la commission d’expertise, commission de discipline, le conseil d’administration pour porter la vision de la sécurité électronique, en particulier de la télésurveillance et de la vidéoprotection. Nous proposons de faire évoluer les règlements relatifs au CSI (Code de sécurité intérieure).
« Le GPMSE développera la filière « apprentissage » dans les métiers techniques. »
Patrick Lanzafame, président du GPMSE.
Les récentes règlementations sur l’activité de formation notamment en ce qui concerne la moralité des formateurs va dans le bon sens. Le GPMSE, en tant qu’organisme certificateur sur la télésurveillance et la vidéoprotection, est très attaché à identifier des formateurs d’expériences de bon niveau. Il est essentiel de pouvoirs disposer de formateurs compétents.
Les métiers liés à la télésurveillance nécessitent de plus en plus d’avoir des spécialistes. Il nécessite également des mises à niveaux régulières afin d’intégrer nouvelles technologies et nouveaux services. Le GPMSE continuera donc à organiser la filière formation « sécurité électronique » et il développera dans les mois à venir la filière « apprentissage » dans les métiers techniques.

Eitel Mabouong – Journaliste
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