Le point de rassemblement
Le point de rassemblement et ses caractéristiques en 3 questions.
Qu’est-ce qu’un point de rassemblement ?
Dans le cadre de l’évacuation d’un ERP, d’un IGH ou encore d’un lieu de travail, il est nécessaire de prévoir des consignes et des plans d’évacuation. Ceux-ci prévoient un point de rassemblement, c’est-à-dire une zone vers laquelle il faut évacuer et s’extraire du danger.
Cette modalité est quasi-universelle. On trouve ainsi dans les pays anglo-saxons des meeting points ou des fire assembly points. Le point de rassemblement est avant tout un emplacement prévu dans l’éventualité d’un incendie. En industrie, il peut être prévu lors de l’établissement d’un plan particulier d’intervention (PPI) ou tout autre forme organisationnelle prévue par la réglementation ou des règles d’application volontaires.
Quelles doivent-être ses caractéristiques ?
Aucune réglementation ne décrit tout à fait sa nature, sa taille et sa forme. Il faut donc s’aider de bon sens et respecter des règles simples. L’emplacement doit protéger les personnes (travailleurs, clients, visiteurs). Cette protection s’étend contre les menaces de l’incendie et de ses effets (gaz chauds, rayonnement, projections…). Il faut tenir compte de la géographie du lieu choisi et prêter attention aux risques extérieurs (circulation si on est à proximité d’une voirie, par exemple). En effet, en zone urbaine les points de rassemblement peuvent être sur le domaine public. Enfin l’emplacement choisi ne doit pas gêner la progression des secours et des intervenants.
Pour éviter les effets indirects de l’incendie, on considère qu’il faut doubler la hauteur d’un bâtiment pour obtenir la distance d’éloignement entre le point de rassemblement et le bâtiment. Ainsi le point de rassemblement d’un bâtiment de 8 m sera disposé à 16 m. Certains parlent d’une distance de deux fois et demie la taille du bâtiment.
Ces recommandations sont parfois difficiles à appliquer : plus l’immeuble est haut, plus l’objectif est difficile à atteindre. D’autant que des obstacles urbains peuvent s’ajouter : rues, routes, autres bâtiments… Le mieux est de considérer ce lieu comme un point de transit, le temps d’effectuer les opérations de comptage, puis de donner les consignes résultant d’une prise de décision de l’employeur, son représentant ou l’exploitant du bâtiment évacué.
Quels sont les incontournables ?
Il faut prévoir le lieu, le signaler sur les plans, vérifier que le fléchage des sorties permette de s’y rendre. Installer un panneau de signalisation lorsque cela est possible (l’affiche est normalisée – norme NF EN ISO 7010).
Puis il faudra tester l’emplacement à l’occasion d’un exercice. On vérifiera que la capacité d’accueil est suffisante, que des éventuels moyens de communication sont en place, que l’emplacement est suffisamment éclairé en cas d’évacuation nocturne (éventuellement abrité des intempéries), qu’il permet le comptage des personnes, qu’il ne gêne pas les opérations de secours, voire l’organisation normale des activités autour du bâtiment (trafic routier, desserte locale…) et ne fait pas courir de risques à ses occupants. Il faudra également vérifier qu’il est adapté aux personnes à mobilité réduite ou handicapées. Il devra être connu des guides et des serre-files.
Enfin on s’assurera de sa pertinence dans le temps et en fonction de l’actualité des menaces. Ainsi l’accroissement récent de la menace terroriste doit être pris en compte et conduire à des réflexions à la fois sur l’emplacement et son nombre, particulièrement dans les secteurs exposés.
David Kapp
Journaliste
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